Le café

Saviez-vous que le café est la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, et que la Finlande est le premier consommateur de café avec une moyenne de 12 kg par an et par personne ? La France se trouve en 17e position, avec une moyenne de 5,4 kg. Le monde du café représente à lui seul 120 millions d’emplois sur la planète et correspond à la deuxième matière première la plus commercialisée après le pétrole. Le café est principalement consommé pour ses vertus énergisantes, mais c’est aussi autour d’un café que l’on échange et que l’on discute, ce pourquoi cette boisson est si populaire dans de nombreuses cultures.

La légende raconte que c’est en Éthiopie que la consommation de café est née. Or, il ne s’agissait seulement que de consommer les grains de cafés, car un berger d’Abyssinie avait remarqué que ses chèvres étaient plus dynamiques après avoir mangé ces petites « cerises vertes ». C’est donc pour sa propriété énergisante que le café était connu, car il permettait notamment aux pèlerins de se rendre à la Mecque et de leur donner des forces, ou tout simplement de rester éveillé de nombreuses heures pour écouter les prières. C’est par ces pèlerinages que le café s’est progressivement répandu, notamment vers le Yémen et dans les pays arabes aux alentours. On l’appelait le « K’hawah », qui signifie littéralement revigorant. La culture du café aurait véritablement débuté au Yémen selon des recherches scientifiques sous le règne du sultan de l’Empire Ottoman, Soliman le Magnifique, à la tête d’un territoire qui s’étendait sur la Méditerranée et l’Europe centrale. Avec les multiples conquêtes de cet empire, la production et la consommation de café se sont donc répandues.

Les Italiens, qui étaient spécialisés dans le commerce d’épices entre l’Orient et l’Europe ont introduit cette graine dans leur pays, et il arriva par la suite en France, d’abord à Marseille, en provenance d’Égypte. Au fil du temps, de nombreux pays européens se sont lancés dans la production de café car cette boisson était appréciée de tous et toutes. Par exemple, un traité a été signé entre Amsterdam et la France et des plants de cafés ont été offerts au roi Louis XIV. Ces derniers ont d’abord été cultivés dans les Jardins du Roi avant d’être exportés dans les colonies françaises, comme la Réunion, Bourbon, la Guadeloupe et la Martinique. Pour répondre aux besoins croissants des Européens, cette production s’est déplacée en Amérique, nouveau continent propice pour cultiver du café. 

En effet, déjà dans les anciennes colonies britanniques, le café était une alternative au thé britannique qui avait été rejeté lors de la révolte de la Boston Tea Party. La production de café s’est donc établie dans certaines régions, mais aussi plus au sud en Colombie ou au Brésil par le travail des esclaves. Aujourd’hui encore, ce sont dans ces mêmes pays que la production de café se perpétue. Ces pays appartiennent tous à la « ceinture du café », avec entre autre, le Mexique, le Guatemala, le Honduras, la Colombie, le Brésil, l’Équateur, le Pérou, mais aussi en Afrique comme en Éthiopie ou en Côte d’Ivoire, ou encore en Asie, avec l’Indonésie et le Vietnam.

À l’époque comme aujourd’hui, le café est très populaire car il permet de se réunir. L’ouverture de cafés s’est rapidement répandue et les différentes autorités craignaient même parfois une contestation de l’ordre et une remise en cause de cet ordre qui se préparait dans certains cafés. Mais cette boisson était tellement populaire et la pression des populations était si forte si un café fermait, que les dirigeants politiques et religieux ne pouvaient rien faire. Les cafés sont restés les lieux privilégiés pour discuter, notamment les cafés littéraires où se retrouvaient des femmes et des hommes de lettres ou des philosophes. Aujourd’hui, on parle encore de café pour désigner l’endroit où l’on peut se retrouver pour boire un verre. 

Justine Mingam

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